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10
juin
2016

Ménager et se ménager, ou tout simplement s’aimer, pour aider un proche atteint de cancer

Le 10 juin 2016 dans la catégorie Conseils du coach
Ménager et se ménager, ou tout simplement s’aimer, pour aider un proche atteint de cancer

Les difficultés liées au rôle de proche aidant sont reconnues : difficultés morales, financières, organisationnelles… la personne qui accompagne le malade du cancer porte un nom significatif en anglais, le "caregiver", celui qui procure les soins fondamentaux, tel le parent à l’égard du tout-petit. Le principal besoin du patient étant l’amour, il n’en reste pas moins que l’aidant proche, tout comme le malade, doit veiller à se ménager.

En France, chaque année, Ipsos et la Ligue contre le cancer publient le rapport de l’Observatoire sociétal des cancers[1]. Cette 5ème édition met en lumière les « Aidants », ces combattants silencieux du cancer. Le rapport pointe les multiples difficultés auxquelles font face les proches aidants[2].

Si une réponse politique est nécessaire pour accompagner ces acteurs indispensables au bien-être et à la qualité de vie des patients atteints de cancer, la problématique oblige les protagonistes à prendre conscience que pour pouvoir ménager l’être aimé atteint de cancer, il leur faudra aussi se ménager personnellement.  

La différence principale tient dans le fait que, contrairement au tout-petit, l’adulte malade reste un adulte, capable de prendre du recul et d’ailleurs souvent demandeur de (re)prendre un maximum de contrôle dans ce qu’il lui est physiquement possible.
Pour l’aidant proche, la meilleure chose qu’il puisse apporter ne lui demande pas de puiser dans son énergie, mais dans son amour, le seul besoin fondamental dont ai besoin le malade. Pour le reste, on ne peut pas nier qu’il y a des exigences matérielles auxquelles il faille faire face : les contingences administratives, les courses, les enfants… Mais tout comme le patient se fait aider, l’aidant ne doit pas hésiter à déléguer pour prendre un peu de temps pour se retrouver, sans culpabilité.

La culpabilité est un poids culturel que nous portons malgré nous. Je devrais être près de lui/elle, je suis en santé comment ose-je me plaindre… Il n’est d’énergie que dans l’amour. N’hésitez pas à faire des check-up régulier avec vous-mêmes, ou aidé par un professionnel (psy, coach) ou un ami. Reconnectez-vous avec vos émotions profondes qui vous diront ce dont vous avez besoin.

Le malade n’est pas dupe non plus. Parfois enfermé lui-même dans son incompréhension, il retournera sa colère contre vous. Le lui faire remarquer, lui signifier que cela vous blesse n’est pas indélicat, au contraire, c’est un signe que vous le traitez comme vous l’avez toujours fait, et cela ne nie en rien le fait que vous compreniez sa colère.

Il y a dans l’expérience du cancer, une expérience brute de lâcher-prise, aussi bien pour le malade que pour le proche. Accepter de prendre ce que chaque jour nous donne sans avoir prise sur la suite, est certes d’une grande difficulté, mais c’est aussi un beau présent que d’apprendre à vivre au présent.

Parce que je m’aime, je vais prendre soin de moi et parce que je t’aime, je vais prendre soin de moi. L’amour de soi n’est ni du nombrilisme, ni de l’égoïsme, mais la condition de base pour aimer l’autre. Ainsi que l’explique la moniale bouddhiste Pema Chodron : Fondamentalement, entrer en amitié avec soi-même, c’est aussi entrer en amitié avec tous ces gens-là, parce que si vous parvenez à avoir envers vous-même cette sorte d’honnêteté, de douceur et de bonté et à rester clair face à vous-même, ce sentiment de bienveillance peut s’étendre aux autres sans obstacle.
 
Quelques conseils sur le site québécois Programme Félix "Aide pour l'aidant"



[1]https://www.ligue-cancer.  
[2]http://www.ipsos.fr/decrypter-societe/2016-06-09-aidants-combattants-silencieux-cancer